Seul le prononcé fait foi
Madame la ministre, chère Ségolène ROYAL,
mesdames et messieurs les Parlementaires,
monsieur le président,
monsieur le préfet,
mesdames et messieurs les élus,
mesdames, messieurs.
Je voudrais tout d’abord vous dire à tous et toutes le très grand plaisir que j’ai à vous retrouver ici à Grenoble.
Comme l’évoquait le président de votre Métropole à l’instant, j’ai eu 
l’occasion régulièrement au cours des derniers mois, pendant l’exercice 
de mes responsabilités ministérielles de venir à votre rencontre dans 
des circonstances qui n’étaient pas toujours aussi agréables que celles 
qui me conduisent vers votre département aujourd’hui.
J’ai eu à le faire lorsque j’étais ministre de l’Intérieur, et qu’il 
convenait face à des problèmes de délinquance de rehausser, à la demande
 des élus, des parlementaires, du maire de Grenoble, du président de 
l’agglomération, les effectifs de nos forces de sécurité, sans lesquels 
on ne peut pas garantir la lutte contre la délinquance dans des 
conditions efficaces, nous l’avons fait.
J’ai plaisir à constater que les résultats en matière de lutte contre la
 délinquance sont, pour la première fois depuis très longtemps, 
meilleurs que l’année précédente. J’ai eu à le faire également lorsqu’il
 a fallu que je vienne dans des circonstances qui étaient difficiles à 
Moirans à deux reprises et là aussi avec le temps qui a passé, les 
polémiques qui se sont estompées on a pu constater que l’Etat avait joué
 son rôle en intervenant, en faisant en sorte que ceux qui avaient été à
 l’origine d’actes de violence extrêmement graves soient rattrapés par 
la justice.
Je suis venu aussi comme ministre du Budget lorsqu’il s’agissait de 
préparer, alors que Michel DESTOT était maire de Grenoble, des décisions
 importantes concernant les sujets qui nous rassemblent aujourd’hui, le 
transfert de technologie, le développement de l’université.
Et je vous retrouve avec la ministre Ségolène ROYAL, l’administrateur 
général du CEA, les représentants du monde de l’industrie et de 
l’université pour signer un ensemble d’accords contractuels qui portent 
haut l’ambition de ce territoire pour son développement économique, son 
développement industriel et pour la réservation de son environnement.
La difficulté lorsqu’on prend la parole c’est celle de la tragédie des 
processus protocolaires, c’est que ceux qui se sont exprimés avant vous,
 lorsqu’ils se sont bien exprimés, on dit tout ce que vous deviez dire 
vous-même.
Et de ce point de vue là les deux interventions précédentes ont été très
 complètes et tout à fait excellentes. Je déteste, pour ce qui me 
concerne, les redondances, donc par souci de complémentarité je vais 
évoquer des sujets qui ont quelque chose à voir avec les contrats qui 
nous rassemblent, sinon vous pourriez légitimement vous demander quelle 
est la cohérence de ma propre démarche et de mon propre raisonnement, 
mais je le ferais en essayant d’aborder d’autres questions qui sont 
importantes dès lors qu’on veut atteindre les objectifs que nous avons 
placés au cœur de nos contrats.
D’abord le premier point sur lequel je voudrais insister après Ségolène 
ROYAL c’est le caractère toujours très innovant de ce territoire. Le 
goût de l’innovation, de la transformation, le plaisir de faire de la 
ville remonte à très loin, sans doute pour des raisons qui tiennent au 
fait que la topographie pour laquelle nous n’avons aucun pouvoir a donné
 à cette Métropole un site exceptionnel mais qui a du, aux origines de 
la création de la ville, impliquer quelques travaux, mobiliser quelques 
énergies et conduire à surmonter quelques formes d’hostilité.
C’est d’ailleurs ici un territoire qui est cher à mon cœur pour des 
raisons qui tiennent au fait que celui qui l’incarne le mieux dans mon 
esprit, par delà les élus qui sont ici tous rassemblés, c’est Stendhal 
qui avait parfaitement perçu ce qu’était la particularité du lieu, du 
site, de sa topographie, de sa majesté et qui caractérisait Grenoble 
comme une ville où la montagne se trouve au bout de chaque rue. Et en 
voyant tout à l’heure les images qui étaient présentées de votre 
Métropole je me remémorais cette très belle phrase de Stendhal décrivant
 le territoire de sa naissance et je trouvais qu’il y avait dans cette 
formule très courte, il était l’écrivain des synthèses exactes de la 
concision du style quelque chose d’éminemment exact.
Et vous avez aussi eu de nombreux élus qui ont perçu cette spécificité 
et qui par le goût de l’innovation, de l’imagination ont contribué à 
faire de Grenoble - Ségolène l’a dit tout à l’heure – une ville 
singulière parmi toutes les autres de notre pays. Ca a été le cas 
d’Hubert DUBEDOUT, ça a été votre cas ; vous continuez aujourd’hui avec 
les contrats que nous signons et je voudrais vous féliciter à mon tour, 
comme l’a fait la ministre à l’instant, pour cette capacité que vous 
avez en permanence à définir et à dégager de nouvelles frontières.
Ce que nous allons signer aujourd’hui est essentiel pour l’avenir de la 
métropole. Quand on est ministre ou quand on est Premier ministre, on se
 déplace dans tous les territoires. Quand on va signer des contrats 
depuis longtemps préparés, pour lesquels on n’a pas toujours été 
contributeur soi-même, on est généralement obligé – ça fait partie de 
l’exercice – de dire des choses toujours aimables. Sinon ça gâche la 
fête. Et il y a des endroits où on le fait avec plus ou moins de 
sincérité. Aujourd’hui, nous le faisons avec une sincérité absolue. Et 
pour ceux qui, comme moi, attachent beaucoup de prix à la sincérité dans
 l’action publique, c’est un double bonheur : le bonheur de signer un 
bon texte, et le bonheur de le signer avec la conviction collective que 
nous avons de faire des choses utiles.
Pourquoi faisons-nous ensemble des choses utiles lorsque nous signons ce
 contrat ? Pour plusieurs raisons. La première, c’est que vous êtes dans
 la prolongation de ce que vous avez toujours fait et que vous avez 
décidé de porter plus loin et qui est essentiel pour le retour de la 
croissance et le développement économique dans notre pays, c’est 
l’articulation d’une relation puissante entre la Recherche fondamentale,
 le transfert de technologies, l’université, les start-up et les 
territoires, y compris dans leur gouvernance – j’associe les 
collectivités locales – pour donner les meilleurs chances d’être dans la
 croissance de demain.
Ce que nous venons de voir au CEA, avec la volonté qui est la vôtre 
d’inscrire ce grand Commissariat, qui a une teinture, qui a une 
histoire, qui a même des tropismes, quand je me vois, moi, comme ancien 
député-maire de Cherbourg, président de la Communauté Urbaine de 
Cherbourg, avec une centrale nucléaire, un centre de retraitement, 
l’Arsenal de Cherbourg qui construit la force nucléaire, en train de 
constater le tournant pris par le CEA vers les énergies renouvelables, 
avec cette volonté de faire en sorte qu’on mobilise les meilleurs 
chercheurs, les plus grandes intelligences pour créer les conditions de 
cette transition qui permettra à notre pays d’être de plein pied dans la
 mutation écologique, je me dis qu’à certains moments, nous avons pris 
les décisions qui devaient être prises, et que nous avons réussi sur les
 territoires les plus prometteurs à créer le conditions de cette 
relation entre Recherche fondamentale, université, grands centre de 
Recherche, entreprises et territoires. Et pour cela, je voudrais vous 
adresser mes sincères félicitations.
Cela doit beaucoup à la ministre de l’Environnement, je veux le dire. 
Elle m’a remercié tout à l’heure pour l’action que je conduisais, c’est 
une facétie de sa part. Parce que la ministre a beaucoup de volonté et 
de détermination, elle a porté des dossiers très novateurs sur la scène 
internationale au moment de la COP21 en mettant notre pays en 
avant-garde et au premier rang.
La contrepartie de cela, c’est que quand vous êtes Premier ministre, il 
faut être en situation de rendre les arbitrages budgétaires au bon 
moment, à temps, pour conduire cette politique ; sinon, vous pouvez 
avoir des ennuis. Et donc je suis particulièrement heureux de constater,
 ici avec Ségolène, que les arbitrages que nous rendons, les initiatives
 prises par le gouvernement français, l’impulsion donnée par le 
président de la République, la maîtrise d’ouvrage exercée par elle au 
moment de la COP21 et par-delà la COP21, pour que nous puissions signer 
ce type de contrat et de convention, relevaient d’une politique utile et
 qui offrent des opportunités pour les territoires.
Ce sera très concret pour Grenoble ! Ca veut dire que nous allons 
pouvoir, sur les énergies de demain, accompagner, par les crédits de 
l’ADEME – vous signerez une convention avec l’ADEME – des politiques 
nouvelles ! Ca vaut pour les réseaux de chaleur, ça vaut pour la 
géothermie, ça vaut pour la rénovation des bâtiments avec la 
préoccupation de faire en sorte que ces travaux permettent une moindre 
consommation d’énergie, ce qui est bon à la fois pour l’activité du 
bâtiment et excellent pour le pouvoir d’achat des Grenoblois.
Ca veut dire aussi que nous allons accompagner, par ce contrat 
métropolitain, l’action qui est conduite par les grands centres de 
Recherche pour faire en sorte que, sur le plan du développement, nous 
puissions continuer à encourager ceux qui investissent, qui innovent et 
qui imaginent. Donc bravo pour ceux-là. Grande satisfaction pour moi 
dans ma responsabilité de Premier ministre d’accompagner le territoire 
sur ces nouvelles frontières qu’il a décidé de défricher pour lui-même, 
mais aussi pour le pays.
Le deuxième point sur lequel je voudrais insister, c’est sur le fait que
 tout cela ne fait pas simplement une bonne politique de développement 
durable, une bonne mutation écologique ; ça fait aussi de 
l’investissement et de l’emploi. Vous avez aussi une tradition 
industrielle, parce que précisément, vous avez une tradition 
d’innovation. Vous avez ici de grands groupes qui sont implantés.
Vous avez ici de grands groupes qui sont implantés. Vous avez XEROX, 
vous avez HP France, vous avez ST MICROELECTRONICS et d’autres groupes 
encore, SCHNEIDER. Ce qui fait que l’emploi industriel par rapport à 
l’emploi global dans le département de l’Isère représente 15 % des 
emplois, là où la moyenne française est de 11 %. Dans un pays qui se 
lamente souvent de sa désindustrialisation, nous constatons que lorsque 
des territoires font le pari de l’innovation technologique et de la 
montée en gamme de leurs produits, par l’effet de l’innovation 
technologique, le déclin des emplois industriels est bien moindre, je 
dirais même que la croissance des emplois industriels devient beaucoup 
plus facile qu’elle ne l’est dans d’autres territoires. Cela aussi, nous
 allons le consacrer à travers ce partenariat et cette coopération.
Il y a tout ce qui concerne les transports de demain, il y a ce qui 
relève du contrat métropolitain, mais pas seulement, nous avons évoqué 
avec le Président à l’instant la desserte ferroviaire de Grenoble, la 
problématique de la liaison entre Lyon et Grenoble, le tout articulé au 
grand chantier du Lyon-Turin, pour lequel l’Etat est présent, s’est 
engagé à travers des fonds mobilisés, j’en ai précisé les enveloppes 
tout à l’heure, c’est dans le cadre du contrat de plan Etat/Régions.
Mais les études et les missions qui ont été confiées récemment à un 
certain nombre de spécialistes de ces sujets, j’ai rencontré également 
Louis BESSON pour examiner la question des grands travaux qui vont 
s’ouvrir dans une perspective plus large que celle de ces grands 
travaux, c’est-à-dire pour faire en sorte que le territoire dans son 
ensemble en bénéficie. Toutes ces problématiques de transports, de 
transports durables sont également dans mon esprit, au moment où je 
signe ce contrat.
Enfin, je voudrais terminer mon propos en vous félicitant pour l’esprit 
très coopératif et très partenarial qui a été le vôtre dans la relation 
avec les autres territoires. Ségolène parlait tout à l’heure de la 
Communauté de communes du Grésivaudan, je pourrais parler aussi du Parc 
naturel du Vercors ou de la Chartreuse, où vous avez, je crois, prévu de
 signer des accords de coopération avec ces parcs, portés par la 
Métropole et permettant à l’ensemble de ces territoires environnants de 
bénéficier de la dynamique qui sera la vôtre, au titre des contrats que 
nous signons et d’initiatives que vous prenez hors ces contrats, pour 
faire en sorte que l’ensemble du territoire en bénéficie.
Je veux conclure également, puisque nous sommes à Grenoble, pour dire 
qu’il y a la préoccupation du renouvellement urbain, qui est une 
préoccupation qui compte énormément pour le Gouvernement. Il y a des 
projets grenoblois, il y a des enveloppes, il y a des augmentations 
d’enveloppes décidées par le Gouvernement pour la restructuration des 
quartiers. J’ai indiqué, là aussi, au Président de la Métropole, que si 
le territoire nous présente un dossier global, tenant compte de la 
totalité des aspects du renouvellement urbain, comme cela semble être le
 souhait du territoire, nous pourrons bien entendu réajuster nos 
budgets, de manière à accompagner davantage un certain nombre de 
quartiers, dont j’ai beaucoup entendu parler comme ministre de 
l’Intérieur, pour lesquels nous faisons un effort, mais dont mon 
successeur ministre de l’Intérieur souhaiterait entendre moins parler 
que moi. C’est la raison pour laquelle nous devons faire des efforts en 
matière de politique de la ville. Je souhaite à ce titre entendre aussi 
la demande qui est formulée par les élus du territoire.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je voulais vous dire. Nous avons de
 bonnes raisons de signer ce pacte et de signer cette convention avec 
l’ADEME. Des raisons qui tiennent à l’énergie qui est positive, les 
territoires à énergie positive sont des territoires aussi dans lesquels,
 positivement, on met toute son énergie à faire des choses utiles. Ça ne
 concerne pas simplement que la mutation écologique. Ici, c’est ce que 
nous faisons ensemble, tous ensemble, collectivement.
Je suis particulièrement heureux pour cette raison, de pouvoir signer 
ces accords qui nous engagent durablement, qui nous conduiront à tenir 
les engagements budgétaires et les objectifs que nous nous sommes fixés à
 nous-mêmes, ce qui est toujours mieux quand on signe un contrat. C’est 
la raison pour laquelle ceux qui sont opposés à la signature de ce 
contrat peuvent s’exprimer maintenant ou se taire à jamais, comme on dit
 dans les grands mariages américains. Merci à vous.
 
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